1944 : le contexte de cette période

 

Le 6 juin 1944 les alliés débarquent en Normandie et la résistance entre en action contre l’occupant Allemand. Dans le Tarn, le 16 août 1944, les maquis du Carmausin libèrent Carmaux. Un millier de soldats allemands sont envoyés sur Carmaux pour reprendre le contrôle de la ville.

 

Le colonel «Durenque» (Redon), qui commande les FFI du Tarn, demande alors aux responsables des divers maquis d’interdire l’arrivée de troupes allemandes pouvant venir de Castres, Toulouse ou Rodez et prescrit des attaques de diversions sur Albi pour y fixer le maximum de troupes allemandes et soulager la pression sur Carmaux.

 

L’embuscade du 17 août 1944

 

Elle est menée par le groupe de résistance Vendôme. Il s’agit d’un groupe dirigé par Van de Velve, officier d’aviation, qui regroupe dans la forêt de la Grésigne environ 300 hommes, des réfractaires et des résistants. Ceux-ci sont rejoints le 23 juillet 1944 par 120 hommes armés des Groupes Mobiles de Réserves (GMR) «Mistral» et «Etoile» de Gaillac et d’Albi. Leur objectif est d’intercepter et faire prisonnier un groupe d’officiers allemands circulant dans quatre véhicules légers qui fait mouvement vers la Normandie via Albi-Carmaux.

 

40 jeunes hommes sont sélectionnés pour cette opération. Ils sont équipés d’une mitrailleuse, de 2 fusils mitrailleurs, de mitraillettes, mousquetons, de quelques grenades et 5 bombes Gammon (bombes au plastic). Ils se déplacent avec une traction avant et un camion gazo à plateau.

 

Le dispositif est mis en place le 17 août au matin

 

Les deux véhicules sont garés dans la cour de la ferme de La Borie-Blanque, sous Labastide de Lévis, à quelques centaines de mètres de la nationale, juste avant le passage à niveau, et les 40 hommes répartis sur plusieurs centaines de mètres en direction de Rivières à partir d’un petit ruisseau, «Le Luzet».

 

La tactique prévue consiste à attaquer au même moment la tête et la queue du convoi. Vers 16 heures, les allemands arrivent. Mais au lieu des quelques véhicules légers attendus c’est un véritable convoi de 10 camions armés, 2 canons et plus de 300 hommes puissamment armés qui se présente.

 

Sous l’effet de surprise les premières rafales et l’action des grenadiers mettent hors d’état de nuire 3 camions allemands et 1 canon. Mais la supériorité numérique et matérielle des allemands leur permet de prendre le dessus d’autant qu’ils sont rejoints par deux automitrailleuses venant d’Albi qui prennent à revers les maquisards.

 

Le combat a duré deux heures.

 

Du côté allemand il y eut plus de 60 morts, et du matériel laissé sur place dont quatre camions et un canon.

 

Du côté des résistants il y eut 16 morts. Ils s’appelaient  André Achard, René Belforte, René Besson, Emile Brule, Paul Callet, Albert Coutou, Raymond Durand, Germain Foulquier, Guy Julia, Roger Kraemer, Julien Lalaux, Pierre Marchest, Jean Polycarpe, René Rimmen, Jean- Baptiste Ristorelli et Gaston Vitewiel.

 

Ils ont offert leur jeunesse et leur vie pour rendre à notre pays sa dignité et sa liberté.

 

Source : article de Yves Bénazech dans Revue du Tarn, n°134, 1989, pp 297-309.