Message de la F.N.A.C.A., lu par Monsieur Paul Andrieux, président du comité F.N.A.C.A. de Marssac

 

 

De nos jours, parler d’Anciens Combattants ne suffit-il pas pour esquisser, sans doute hâtivement, le portrait d’un personnage du passé, celui de «Combattant» symbolisant, quant à lui, un guerrier. Ceux  qui eurent à combattre en Algérie, Maroc et Tunisie et se retrouvèrent, bien malgré eux, Anciens Combattants dès l’âge de 23 ans refusent, aujourd’hui d’apparaître comme des survivants d’un passé  révolu.

 

 

Enfants du second conflit mondial, ils en ont subi toutes les privations. A l’âge de 20 ans, après une adolescence difficile dans un pays se relevant de ses ruines, nous allons être plongés dans une guerre qui devait nous prendre le temps précieux de nos amours et de notre apprentissage de la vie. 28 ou 30 mois sous un même uniforme suffiront pour nous vieillir de plusieurs années, condamnés à affronter notre vie d’adultes en Anciens Combattants. Jeunesse brisée, avenir incertain, dans un  monde indifférent, ayant pour inévitable conséquence une réinsertion difficile à la vie civile. Des familles plongées à jamais dans la douleur.

 

 

Algérie - 89 mois de meurtriers combats ne ressemblant en rien à de simples opérations de police et de maintien de l’ordre: une Guerre qui allait mobiliser près de 3 millions d’hommes dont la majorité du contingent (appelés, rappelés) militaires de carrière, contractuels, 30 000 d’entre nous morts pour la France pour la plupart à l’âge de 20 ans, ainsi que plusieurs centaines de milliers d’Algériens de tous âges. Une guerre creusant entre deux pays des plaies qui ne sont hélas pas encore toutes refermées aujourd’hui. Depuis 1963, chaque année, à la date anniversaire du Cessez-le-feu du 19 Mars 1962 nous leur rendons un hommage solennel et nous nous inclinons avec déférence et émotion devant leur famille.

 

Refusant d’être des hommes du passé, les anciens combattants en Afrique du Nord se tournent vers la  jeunesse. Nous lui disons: «Vous possédez cette richesse : vivre dans un pays libre, en paix, dans une démocratie fondée sur les valeurs de la République. Devenez acteurs de votre histoire et les bâtisseurs d’une paix à construire chaque jour en ne laissant jamais les esprits s’habituer à la guerre. Jeunes gens, jeunes filles, dès l’école communale, vous avez appris le sens des mots : Liberté, Egalité, Fraternité et savez qu’une culture de paix doit se développer dans l’esprit des hommes afin que la raison triomphe. Les générations actuelles ont besoin de repères, elles trouvent au travers de ces dates commémoratives les signes du Souvenir sans lesquels tout Peuple ne peut bâtir son avenir».

 

Ils ont écrit :

 

«Les peuples cessent de vivre lorsqu’ils cessent de se souvenir».

 

Maréchal Foch

 

«Si tu veux dominer un peuple ! Ôte-lui sa mémoire».

 

André Malraux

 

«Les souvenirs sont nos forces. Ne laissons jamais s’effacer les anniversaires mémorables ; quand la nuit essaie de revenir il faut rallumer les grandes dates comme des flambeaux».

 

Victor Hugo

 

 

 

Vive la France !